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Amaxophobie : reconduire après 5 ans de phobie intense

Lundi 17 novembre 2014, je pars de chez ma mère pour me rendre en cours à 20km de là. Je fais à peine 5 km avant d'être victime d'un accident de voiture... Après avoir réussi une première fois à surmonter mon amaxophobie, je fais face à une épreuve qui me semble insurmontable. Samedi 02 novembre 2019, j'achète une nouvelle voiture et reprends la route après 5 années de phobie intense. Entre deux, beaucoup de chemin et d'étapes à passer.

En 2013, je vous parlais déjà de cette phobie, du fait d'être amaxophobe, et des difficultés que cela pouvait créer au quotidien, ainsi que les regards qui étaient lourd à porter face à une phobie que les autres ne comprennent pas. Malgré tout, je n'étais pas peu fière de moi du fait de réussir à conduire, même sur de court trajet et en étant de préférence accompagnée.

L'accident de voiture qui stoppa mon élan

Lundi 17 novembre 2014, 8h. Jamais je ne pourrais oublier. Si je ne me souviens plus visuellement de l'impact, je me souviens encore du bruit de cette voiture qui encastre la mienne. Ce que je ressens à ce moment là n'aurait pas sa place sur mon blog. Peu de personnes savent exactement ce que j'ai ressenti et ce que j'ai pensé. Le choc a été violent, je suis fautive dans l'histoire : je m'engage à un céder le passage alors qu'une voiture arrive. Voiture que je n'ai pas vu. Après le choc, en dehors du fait de vouloir absolument sortir de ce tas de ferrailles (ce sont exactement les mots que j'utilise dans ma tête à ce moment là), ma première pensée va directement aux passagers de l'autre voiture : Qui sont-ils ? Sont-ils blessés ? Sont-ils morts ? 

La non-réponse à ces questions, même pour quelques secondes, crée une peur immense en moi... Mais tout le monde va bien, et je m'en assure dès que je suis en dehors de mon "tas de ferrailles". Malgré le stress et la peur, j'attrape mon téléphone pour appeler les secours. En état de choc, je serais finalement incapable d'expliquer la situation avant qu'un pompier en civil ne prenne le relais. Par chance, les blessures seront très légères puisque tout le monde finira seulement avec quelques bleus et quelques douleurs au dos. 

Secours et forces de l'ordre arriveront 20 minutes plus tard sur le lieu de l'accident. Alors que les pompiers tentent de me rassurer, les forces de l'ordre sont bien moins tendres avec moi. En l'occurence, une femme gendarme qui passe outre mon état de choc et se permet de tenir des propos inappropriés. Elle s'en donne le droit puisque sur le papier je suis fautive. Mais bon, passons. 

La phobie deux fois plus intense

"Si moi je fais une erreur, tout le monde peut la faire." Cette phrase, j'ai dû me la répéter une centaine de fois. 

Après l'accident, et seulement quelques heures au CHU pour passer des radios, je me dis que ne serai plus jamais capable de conduire. Les premières semaines après, il m'arrive de pleurer en étant passagère. Repasser sur les lieux de l'accident me déclenchera quelques crises d'angoisse également. J'ai bien essayé une fois de reprendre le volant, mais à chaque intersection je n'étais plus capable de ne pas paniquer... Finalement, je décide tout simplement de ne plus essayer, et de devenir piétonne

Cette phobie restera intense durant 5 ans, où les larmes et les crises d'angoisse seront souvent présentes en voiture. Avant que la douleur finisse par commencer à s'estomper, et la peur aussi... Le temps m'aide à oublier, mais je ne songe pas encore vraiment à conduire de nouveau. Même si depuis 2017 j'ai déjà en tête des étapes bien précises :

  • Quelques séances d'hypnose
  • Reprendre des cours de conduite
  • Reprendre (éventuellement) une voiture

En 2017 justement, je vous faisais part du fait d'avoir refusé de témoigner à ce sujet auprès d'une grande chaine de télévision, outre le côté voyeurisme de ce reportage, je n'étais pas vraiment prête à reprendre le volant.

Les situations d'urgence et la famille

Août 2019, suite à un problème de santé assez grave, ma mère a besoin de moi pour lui porter secours... Nous sommes un dimanche, il est 9h, et mon seul moyen de transport est le métro (avec un changement) qui me ferait arriver 45 minutes plus tard. A ce moment là, le déclic est fort : je dois absolument conduire de nouveau pour ne plus jamais me sentir impuissante en cas de situation d'urgence.

L'hypnose pour me sauver

Septembre 2019, je décide de sauter le pas et sur recommandation je vais consulter un hypnothérapeute qui pratique sur Rouen. Deux séances d'hypnose me permettront de réduire considérablement mon stress, ne serait-ce qu'en tant que passagère. Et l'envie de conduire nait de nouveau en moi. Une première petite victoire. La possibilité de continuer les séances grâce à de l'auto-hypnose me séduit et je décide d'enchainer très vite sur la prochaine étape de mon programme.

Les cours de perfectionnement de conduite

Octobre 2019, je prends contact avec une auto-école de Rouen pour expliquer ma démarche et discuter de ce qu'il serait envisageable. Après la théorie, il était temps de passer à la conduite sans tarder pour garder les bénéfices de l'hypnose. Réapprendre à être au volant et découvrir une voiture en boite automatique était pour moi une évidence : redécouvrir la route en étant accompagnée et ne pas avoir à gérer les vitesses pour réduire le stress. Par chance, je choisis une auto-école exceptionnelle.

En seulement 2 fois 1h de conduite, dans des conditions différentes, je me retrouve de nouveau capable de conduire en autonomie. Je vous passe les détails, mais en 2h de conduite, j'ai vécu quasiment toutes les situations de stress que j'avais en tête et j'ai réussi à les surmonter. Des étapes nécessaires et des "prises de risque" mesurées, choisies par mon moniteur d'auto-école afin de me montrer que je suis capable de conduire. Sincèrement, je pense que je ne le remercierais jamais assez pour le travail accompli en si peu de temps.

L'achat de la voiture

Novembre 2019, la démarche prend tout son sens lorsque je récupère les clefs de ma voiture. Un petit pas à vos yeux, mais une avancée énorme pour moi. C'est le hasard le plus total qui me fera acheter de nouveau une C3, puisque ma recherche se basait essentiellement sur une Twingo. Mais à l'essai, être de nouveau assise dans une C3 m'avait apporté un sentiment de bien-être et de réconfort. Le choix était donc le bon ! Et en plus, j'opte pour du haut de gamme.

Ma voiture girly bitch
Interieur badass

Mes premières conduites

Aussitôt les clefs en main, je décide de faire mon premier trajet pour aller rendre visite à mes grands-paren